Le réseau social X accusé d’avoir vendu la certification à des organisations et personnes sous sanctions américaines


Le réseau social X est accusé d’avoir vendu la certification payante à des organisations sanctionnées par les Etats-Unis, dont des groupes terroristes, révèle un rapport du Tech Transparency Project (TTP) rendu public mercredi 14 février.

L’ONG a identifié « plus d’une dizaine de comptes X appartenant à des entités sanctionnées par les Etats-Unis mais présentant une coche bleue, qui nécessite d’acheter un abonnement premium », selon ce rapport. Parmi ces comptes, on trouve notamment des profils de personnalités et entités reliées au Hezbollah, désigné comme organisation terroriste par les Etats-Unis et faisant donc l’objet de sévères sanctions financières.

Ainsi, une version archivée datant de décembre 2023 d’un compte X du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, montre que ce profil disposait bien d’une certification sur le réseau social. Le schéma se répète avec son second direct, Cheikh Naïm Qassem, dont le compte apparaissait également vérifié en décembre 2023. Dans les deux cas, la coche bleue n’est plus visible aujourd’hui sur leurs profils.

Une banque russe

Le Tech Transparency Project a également listé des personnalités et médias liés aux houthistes yéménites, ainsi qu’à plusieurs médias iraniens connectés, selon le rapport, à une entité d’Etat sanctionnée. De même, une banque russe disposait d’une certification en décembre 2023 alors qu’elle était déjà sur des listes de sociétés visées par les sanctions imposées par les Etats-Unis et l’Union européenne.

L’organisation argue que X aurait donc reçu des fonds provenant d’entités ou personnalités condamnées par l’OFAC, le bureau qui contrôle les avoirs étrangers, et ce alors que ces sanctions interdisent généralement toute transaction financière avec des entreprises et des citoyens américains. L’enjeu est également politique puisque les différentes formules d’abonnement à X permettent notamment de voir certaines de ses publications priorisées par l’algorithme du réseau social. Ce dernier pourrait donc se voir reprocher d’avoir mis en avant les discours portés par des organisations considérées comme terroristes par les Etats-Unis.

L’entreprise X a répondu à ces accusations, mercredi, arguant que plusieurs comptes listés dans le rapport du TTP n’étaient pas « directement nommés dans des listes de sanctions », ajoutant sans plus de précisions que « d’autres ont pu avoir une certification visible sans recevoir de services qui pourraient être soumis à des sanctions ».

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Le Monde



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